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      I ) Un bref historique

      II) Le Tajwid  

      III) Les conseils avant de débuter le Tajwid

      IV) Makhaariju-l-khuruf = Les points d'articulation des lettres

      V) Bonne prononciation des lettres spécifiques: Comment on fait ?

      VI) Bien débuter: règles "Alisti'âdhah" et "Al-Basmalah"

      VII) Arrêts et Reprises de la lecture: "Al-Waqfou wa-Libtida"  

      VIII) La Rounna (nasillement) / Règles des lettres Noun et Mîm

      IX) Chapitre Sifatoul-Huruf = les traits distinctifs à opposés

      X) Chapitre Sifatoul-Huruf = les traits distinctifs sans opposés

      XI) Prolongations / Allongements = Al Madd

      XII) Règles d'emphatisation / amincissement des lettres Alif, Lam et Ra

      XIII) Glossaire

      XIV) Invocation pour faciliter la mémorisation du Coran






         1) Un peu d'histoire...


  Si vous êtes amenés au cours de votre vie à étudier le Tajwid auprès d'un professeur ou d'un frère ou d'une soeur, vous verrez qu'il existe environ une dizaine de variation de lecture différentes (Hafs, Warsh, Qalun, Ad-Duriy, etc...). Dieu, dans Sa Grande Sagesse et dans Son Immense Miséricorde nous a permit d'avoir plusieurs lectures différentes pour plusieurs peuples et tribus différents pour des raisons de facilités. Le dialecte qu'avaient les Arabes à l'époque n'était pas la même d'une région à une autre. Le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) nous a donc transmit plusieurs manières de prononcer les versets Coraniques, et bien que la lecture Warsh se rapprochait le plus de sa récitation, celle du Hafs est la plus répandue dans le monde.

  Le mot "HAFS" a été pris de l'imam Hafs Ibn Sulayman Al-Bazzaz. Ce grand récitateur du Saint Coran est né à Kufah en Irak en l'an 90H / 709C (90ème année de l'Hégire (du calendrier musulman) et en l'an 709 du calendrier grégorien) et décédé à l'âge de 86 ans en l'an 180H / 795C.

  Il a passé sa vie avec le Coran, il était un Compagnon du Coran.
  Après avoir étudié le Noble Coran, il s'installa à Bagdad où il enseigna la Parole de Dieu et la bonne prononciation pendant de longues années, avant d'émigrer vers la Mecque et poursuivre la transmission de son précieux savoir.
  Il fût l'élève de Asim Ibn Abin-Najud. Ce dernier a étudié le Saint Coran auprès de Abou Abderrahman As-Soulamiy.

 Abou Abderrahman As-Soulamiy rapporte sa lecture du Coran de cinq des plus illustres Compagnons:

     -Othman Ibn 'Affan (le 3e Calife de l'histoire musulmane, Compagnon et gendre du Prophète salallahu'alayhiwassalam)
     -'Ali Ibn Abi Talib (le 4e Calife de l'histoire musulmane, Compagnon, cousin et gendre du Prophète salallahu'alayhiwassalam)
     -'Abdullah Ibn Mass'ud (Compagnon et aussi le premier à avoir écrit la biographie complète du Prophète salallahu'alayhiwassalam. Ce dernier a aussi conseillé sa communauté de prendre Abdullah Ibn Mass'ud comme modèle de récitateur du Coran : "Si vous cherchez un modèle dans la récitation du Coran, vous le trouverez dans la récitation de 'Abdullah Ibn Mass'ud").
     -Oubay Ibn Kab
     -Zayd Ibn Thabit

  Que Dieu les agrée !!

  La lecture Hafs qui est la lecture la plus lûe dans le monde nous provient de ces 5 grands Compagnons, transmit par le Prophète salallahu'alayhiwassalam, transmit par l'Ange Jibril, transmit par ALLAH le Très-Haut, que Son Nom soit Glorifié.

  La lecture Hafs existe dans tous les pays musulmans sauf le Maghreb, sauf en Afrique subsaharienne, sauf au Soudan où les lectures sont:

  -Warsh au Maroc, en Algérie, en Mauritanie, en Afrique subsaharienne (Sénégal, Mali, etc...) et à l'Est de la Tunisie.
  -Qalun en Lybie et au nord de la Tunisie
  -Ad-Duriy au Soudan, en Somalie, au Tchad et une partie au Yémen
 
  Les pages de Coran de ce site sont en Hafs.


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         2) Présentation du Tajwid

   Tajwid signifie "embellir". Mais embellir quoi ? embellir le Coran ? NON ! car le Coran est déjà beau ! il signifie plutôt embellir sa lecture.
 
   Dieu le Tout-Puissant a fait descendre Sa Parole sur Terre afin que les Hommes le prennent pour Guide et l'utilisent dans la bonne voie. Depuis sa révélation jusqu'à notre époque, pas une seule lettre n'a été altérée, pas une seule voyelle n'a été modifiée. La vocalisation de la lecture/récitation est restée inchangé depuis plus de 1400 années, depuis que le Coran est descendu. Dieu Lui-même s'est porté garant de sa préservation à travers les âges, et ce jusqu'à la Fin des Temps.

  A travers les siècles, la transmission du Coran s'est faite de manière écrite et orale, à travers des chaînes de transmission fiables, des érudits, des imams, des Compagnons, le tout remontant au Prophète salallahu'alayhiwassalam, et remontant jusqu'à Dieu 'azzawajal.

  Conscients que construire la bonne prononciation du Coran doit être accessible à tous, aussi bien aux arabophones qu'aux non-arabophones, les Savants ont mis en place un ensemble de règles qui répondent à cette préservation millénaire de la lecture exacte, telle que le Tout-Puissant Créateur de l'Univers l'a fait descendre.

  Pour ce site, je présenterai in shaa Allah les grandes règles principales du Tajwid et l'essentiel pour prononcer les versets de manière correct, sans trop rentrer dans les détails théoriques, ainsi que quelques astuces pour y parvenir.


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         3) Conseils pour apprendre le Tajwid


  Avoir comme projet d'apprendre le Tajwid avec une bonne intention est un projet de la vie éternelle car il est intimement lié à l'au-delà. Si vous avez entrepris ce grand projet, ce n'est pas parce que vous êtes le plus fort, non. C'est parce que Dieu vous a choisit, Dieu vous a élue pour apprendre Sa Parole. La plupart des écoles qui enseignent le Tajwid demandent aussi aux élèves de mémoriser les Sourates, les Hizbes ou les Juzz (1 Hizbe correspond à environ 8 pages du Coran dans les exemplaires classiques imprimés et 1 Juzz correspond à environ 16 pages, soit le double d'1 Hizbe). C'est comme 2 matières en 1 = Tajwid et mémorisation.
  Dieu a crée le soleil, la lune, les étoiles, les planètes, les galaxies, les êtres humains, les Djinns, les animaux, les insectes,etc... Dieu a crée d'innombrables espèces de créatures ! un nombre d'espèces que nous ne serions pas capables de compter, tellement il y en a beaucoup ! Et Dieu t'a choisit pour aller apprendre le Tajwid, Dieu t'a choisit pour aller apprendre Sa Parole ! Parmi tous les Musulmans qui existent, seul une petite poignée de personnes vont apprendre le Coran, des personnes que Dieu a choisit. Tu sais ce que ça signifie s'Il t'a élue? Parmi toutes les créatures qui existent, Il t'a choisit toi pour aller apprendre Sa Parole ! Cela signifie que Dieu t'a choisit parmi une minorité dans une minorité dans une minorité. Tu dois peut être faire partie des 0,0000000000000000000000000000000000000000001% des créatures qui ont été choisit pour ce noble projet qui est d'apprendre le Coran (et pourquoi pas l'enseigner ensuite ?)
 
  Si Dieu vous a choisit pour apprendre Sa Parole, c'est peut être parce qu'Il vous a destiné pour un rôle précis, pour un rôle important, peut être veut-Il faire de vous un ambassadeur du Coran pour votre quartier afin d'appeler les gens à Dieu, peut être veut-Il faire de vous un futur enseignant car Il veut que vous méritiez les Palais les plus Sublimes du Paradis, ou bien tout simplement pour vous mettre à l'épreuve car Il veut vous élever en degrés, mais si vous êtes dans ce projet, c'est pour une bonne raison, et une bonne raison qu'il ne faut pas gâcher !
 
  Car gâcher un tel honneur que Dieu nous a donné, il se pourrait qu'Il la reprenne pour la donner aux autres. Alors mes chèrs frères et mes chères soeurs, battons-nous pour avoir une place parmi les compagnons du Coran. Nous n'avons pas pu être parmi les Compagnons du Prophète salallahu'alayhiwassalam, mais nous pouvons être parmi les Compagnons du Coran !

  Il faut savoir que l'apprentissage du Tajwid n'est vraiment pas compliqué, c'est une discipline facilement accessible à n'importe qui, quelque soit l'âge ou quelque soit la race (arabophone ou non-arabophone). Le premier conseil est d'éviter de se mettre des barrières dès le début en étant négatif ou pessimiste ou en se disant: "je ne suis pas arabe, je n'arriverai jamais". Donnez-vous des ailes pour voler et aller très loin, soyez positifs, invoquez Dieu de vous donner le succès et ayez confiance en Lui.

  Si nous nous sommes lancés dans ce grand projet, alors il est important de savoir que le Tajwid est une discipline qui est obligatoire d'être suivi par un Professeur qui connait suffisamment ce domaine. Un autre grand conseil est d'éviter absolument d'apprendre les Sourates en phonétique. L'Arabe est une langue pure et riche comportant des lettres impossibles à retranscrire en Français. Cela aurait pour conséquence la mauvaise prononciation des mots, donc un grand risque de modifier le sens de la Parole Divine, voire même de dire complètement le contraire de ce que Dieu veut nous dire. Ceci est très dangereux ! d'où la grande importance d'apprendre à lire l'arabe !
  Si nous n'avons pas la possibilité d'apprendre à lire l'arabe, alors le minimum serait d'apprendre les Sourates en audio, écouter un récitateur sur internet et apprendre la Sourate en audio en l'écoutant. Mais ne jamais apprendre la Sourate en phonétique ! Cette méthode est à éviter absolument ! Car une fois appris en phonétique, il peut être très difficile de revenir sur cette Sourate apprise en qualité "son de cassette vidéo VHS des années 70" pour la remasteriser en Dolby Surround 7.1 !

  Apprendre le Tajwid et l'appliquer nous permet d'avoir une prononciation très nette des lettres, avec un son en Ultra Haute Définition ! c'est ce que nous devons viser.
  Enfin, et c'est le dernier conseil, si vous suivez des cours à l'école, soyez ASSIDUS aux cours ! ne faites pas sécher les cours comme quand on était gamin à l'école quand c'était la fin de l'année. Répondez toujours présent, et ne ratez aucun cours, soyez le plus présent dans la mesure du possible ! le fait de s'absenter une première fois sans excuse valable va déjà commencer à vous fragiliser et par la suite, il sera de plus en plus facile de s'absenter, et cela est une ruse du diable. Soyez toujours assidus, réservez au moins 2 heures par semaine pour suivre les cours à l'école, gardez la cohésion du groupe, ne lâchez pas vos camarades de cours de Tajwid pour vous retrouver seul, car le loup ne s'attaque qu'au brebis égaré !
  Que Dieu fasse de nous des Compagnons du Coran !
  Amin

  Chose importante à souligner: Les savants distinguent 2 types d'erreur de Tajwid:
  1. Lahnou-l-khafi = Erreur de Tajwid, qui ne modifie pas le sens du Coran (erreurs minimes)
  2. Lahnou-l-jali = Erreur flagrante, qui change le sens du Coran (erreurs très graves)
  Chez les Érudits du Coran, il y a 3 courants de pensée. Pour le 1er courant, le lecteur ou le récitateur doit à tout prix prononcer correctement le Coran, doit respecter toutes les règles et n'a ni droit aux erreurs minimes, ni aux erreurs graves. Le 2ème courant considère qu'il n'est pas obligatoire de lire le Coran avec les règles de Tajwid, car cela constituerait une difficulté supplémentaire alors que Dieu a dit:

هُوَ اجْتَبَاكُمْ وَمَا جَعَلَ عَلَيْكُمْ فِي الدِّينِ مِنْ حَرَجٍ
"C'est Lui qui vous a élu, sans vous imposer aucune gêne dans votre religion" - (Sourate 22 / Verset 78)

   Le 3ème courant de pensée qui est le plus important et l'avis la plus probable et la plus logique. Lire ou réciter avec des erreurs qui modifient le sens est un pêché, car le sens doit être préservé. Nous n'avons pas le droit le modifier le sens de la Parole de Dieu, d'où l'extrême importance et l'extrême urgence d'étudier l'art de la prononciation, le Tajwid auprès d'un professeur qualifié. Toutefois, lire ou réciter avec des erreurs qui ne modifient pas le sens n'est pas blâmable. Cependant, celui qui atteint un haut degré de littérature dans la bonne prononciation doit éviter tout type d'erreurs, minimes ou graves, et ceci pour atteindre la plus haute récompense de Dieu car Il nous dit:

وَرَتِّلِ الْقُرْآنَ تَرْتِيلًا
"Et récite le Coran clairement"




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         4) Les points d'articulation des lettres (Makhaariju-l-khuruf)


  Les points d'articulation des lettres sont en quelque sorte les organes que Dieu nous a donné, les organes de contact principaux qui permettent de produire les sons des lettres. il existe 5 points principaux:


   Ces 5 points d'articulation sont les parties principaux de notre visage permettant de construire vocalement les lettres qui composent les versets du Noble Coran.


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         5) Comment bien prononcer certaines lettres spéciales ?


  Pour bien lire le Coran, il est absolument primordiale de donner à chaque lettre son importance et son identité. Lorsqu'on débute dans ce domaine, il faut complètement oublier la précipitation, il vaut mieux mille fois lire très très très lentement mais avec la qualité, plutôt que de lire vite mais en mangeant les lettres, les prolongations ou les shaddas (= dédoublement de la lettre). Voici comment prononcer chacune des lettres spécifiques à la langue Arabe avec la plus grande netteté possible:

     1) La lettre ض "Dâd"

  La lettre ض est la lettre la plus spéciale de la langue Arabe. Les Savants ont surnommé la langue Arabe par la langue du ض Dâd, car cette lettre n'existe dans aucune des autres langues étrangères dans le monde. La lettre ض est très particulière du fait du son qu'elle produit, mais aussi par la position de la langue avec le palais.

  il faut bien différencier cette lettre de la lettre د (del) ! cette dernière est plus simple à prononcer car il suffit d'appuyer l'extrémité de la langue sur la racine des incisives supérieures. Si on prend le schéma ci-dessous, nous voyons la partie en jaune qui est le palais (grand plafond supérieur dans la bouche) et la partie en rouge qui est la langue. l'extrémité de la langue touche la racines des dents

Prononciation du د


   La différence avec le ض, c'est que cette dernière impose une position différente au niveau de la langue (palais en jaune, langue en rouge, dents en blanc)

Prononciation du ض

   à la différence de د (del), nous voyons que la langue occupe une grande partie du palais. Et dans le schéma ci-dessous, nous voyons la partie verte et la partie jaune du palais:



    En vert = là où les parties latérales de la langue doivent presser et appuyer
    En jaune = là où l'extrémité de la langue doit se coller

  C'est ainsi que la langue doit se positionner pour "amorcer" la prononciation de la lettre ض, sauf qu'ensuite nous devons faire sortir le son, car pour l'instant, il est "emprisonné" dans la partie jaune et verte.
  Pour faire sortir le son, il faut relâcher une des deux extrémités en vert en ouvrant un peu la langue, soit à droite, soit à gauche, mais d'après les spécialistes en Tajwid, le son sort généralement du côté gauche de la bouche.


     2) différences entre ح et ه
  
  Ces deux lettres sont différents. Le premier (ح) est une des 6 lettres de Al-Halq (La gorge) et il est produit par le milieu de la gorge, là où se trouve l'épiglotte. Pour le produire correctement, imaginez un méchant en train de se moquer d'un justicier avec un rire sournois: "HHHHAAAAAA HAHAHAHAHAHHAHA !!!!!!!".
  Ce HA est fort

  Pour le ه, il suffit d'imaginer qu'on est en train de courir non stop pendant 800 mètres et à l'arrivée, on s'écrie "WAAAHHHHHHH", c'est ce H là qu'il nous faut pour prononcer le ه, c'est un peu le HA d'un essouflé.

  La lettre ه (Ha) est produit par le fond de la gorge, là où se trouve le cordes vocales. Ce Ha est une des autres 6 lettres de la gorge. il est plus faible et plus délicat. Par contre il demande énormément de souffle lors de la récitation des versets.


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            6) Bien débuter = Règles "Alisti'âdhah" et "Al-Basmalah"

 
   Alisti'âdhah est l'invocation à Dieu pour la demande de protection contre Satan le maudit. C'est la fameuse formule:

أعوذ بالله من الشيطان الرجيم
(Je demande refuge auprès de Dieu contre Satan le maudit)
 
   Al-Basmalah est la célèbre formule par laquelle tout(e) croyant(e) débute une action en disant:

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَٰنِ الرَّحِيمِ
(Au Nom de Dieu, Le Tout-Miséricordieux, Le Très Miséricordieux)

  


                           1) La règle Alisti'âdhah

  Lorsque nous voulons lire ou réciter le Coran, nous devons commencer par dire l'Alisti'âdhah, que ce soit en début de Sourate, ou à n'importe quel autre endroit, comme Dieu nous l'a indiqué dans ce verset:

فَإِذَا قَرَأْتَ ٱلْقُرْءَانَ فَٱسْتَعِذْ بِٱللَّهِ مِنَ ٱلشَّيْطَٰنِ ٱلرَّجِيمِ
(Chaque fois que vous récitez le Qur'ân, cherchez refuge auprès d'Allâh contre satan le maudit) - Sourate 16 / Verset 98



                           2) La règle Al-Basmalah

  Il est recommandé de prononcer cette formule avant toute Sourate, sauf la Sourate At-Tawbah, car elle a été révélée sans cette formule. Cependant, lorsqu'on souhaite commencer par un Verset particulier de n'importe quel Sourate, prononcer Al-Basmalah ou non va dépendre du sens de ce Verset:

  •   S'il fait allusion au Mal, à l'Enfer, ou à Satan, ou aux infidèles, il n'est pas préférable de la réciter:

  Exemples:

  وَقَالَ فِرْعَوْنُ ذَرُونِىٓ أَقْتُلْ مُوسَىٰ وَلْيَدْعُ رَبَّهُ
  (laissez moi tuer Moussa, s'écria Pharaon et qu'il en appelle alors à son Seigneur) - Sourate 40 / Verset 26


  ٱلشَّيْطَٰنُ يَعِدُكُمُ ٱلْفَقْرَ وَيَأْمُرُكُم بِٱلْفَحْشَآءِ
  (Satan vous menace du spectre de la misère et vous recommande de commettre des turpitudes) - Sourate 2 / Verset 268


  • S'il fait allusion au Bien, à Allah ou bien aux Croyants, il est extrêmement recommandé de réciter Al-Basmalah:
  Exemples:

  وَلَهُۥ مَا سَكَنَ فِى ٱلَّيْلِ وَٱلنَّهَارِ ۚ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلْعَلِيمُ
  (A Lui appartient tout ce qui est dans la nuit et le jour, et Il est l'Audient et l'Omniscient)

  إِلَيْهِ يُرَدُّ عِلْمُ ٱلسَّاعَةِ
  (La connaissance de l'Heure Lui revient)



                    3)  Ce qui est interdit de faire

  Il est possible d'enchaîner Alisti'âdhah et Al-Basmalah avec une Sourate et un Verset en continue sans s'arrêter, donc sans reprendre son souffle. Dans ce cas, il faut aussi prononcer les voyelles Kasra* en fin de Alisti'âdhah et Al-Basmalah et en enchainant avec la Sourate ou le Verset. Si on marque un arrêt après Al-Basmalah pour reprendre son souffle, on ne doit pas prononcer la dernière voyelle Kasra dans la dernière lettre "mîm" de Al-Basmalah.

  Par contre, ce qui est interdit de faire, c'est de terminer une Sourate en enchainant immédiatement avec le Basmalah de la Sourate suivante sans reprendre son souffle, puis de s'arrêter après ce Basmalah pour continuer:

  Fin de la Sourate actuel => Enchainement direct avec le Basmalah de la Sourate suivante => ARRET (pour reprendre son souffle) => Sourate suivante ===> INTERDIT !

  Fin de la Sourate actuel => ARRET (pour reprendre son souffle) => Enchainement direct avec le Basmalah de la Sourate suivante =>  Sourate suivante ===> AUTORISÉ !

 La raison est que dans le cas interdit, cela impliquerait que le Basmalah ferait partie de la précédente Sourate


*Kasra est la voyelle "i" / Fatha est la voyelle "a" / Damma est la voyelle "ou" (voir glossaire)






           7) Règles d'Arrêt et de Reprise de la lecture "Al-Waqfou wa-Libtida"

  Cette règle est l'une des plus importantes des règles de la lecture Coranique car elle joue directement sur le sens des versets: Un arrêt ou une reprise fait non correctement peut conduire à un non-sens ou à un sens erroné.
 
 وَرَتِّلِ ٱلْقُرْءَانَ تَرْتِيل
(Et récite le Coran, lentement et clairement.)

  On rapporte que l'imam Ali, cousin et gendre du Prophète salallahu'alayhiwassalam, et 4e Calife a dit en récitant ce verset: "AL-TARTIL est la bonne prononciation des lettres ainsi que la parfaite connaissance des arrêts"

          

                A) RÈGLES SPÉCIFIQUES CONCERNANT L'ARRÊT ET LA REPRISE

  •  L'Arrêt Correct (Al-Waqf al hasan) = c'est l'arrêt menant à un sens complet et qui va dépendre de ce qui suit, aussi bien au niveau de la signification qu'au niveau grammatical.
Exemple:

رَبِّ ٱلْعَٰلَمِينَ    ARRET   ٱلْحَمْدُ لِلَّهِ

   Cet arrêt est autorisé A CONDITION DE REPRENDRE EN AMONT ET PAS JUSTE APRES ! Par exemple, si on choisit de s'arrêter, on doit dire ٱلْحَمْدُ لِلَّهِ , puis on s'arrête (pour reprendre son souffle par exemple), puis on reprend de ٱلْحَمْدُ لِلَّهِ puis on enchaine directement sur رَبِّ ٱلْعَٰلَمِينَ

  •  L'Arrêt Incorrect (Al-Waqf al-qabih) = C'est un arrêt menant à un sens incomplet et qui peut conduire à un sens incorrect, voire blâmable. Dans l'exemple ci-dessous (Sourate 4 / Verset 43), Dieu a dit:

يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ لَا تَقْرَبُوا۟ ٱلصَّلَوٰةَ وَأَنتُمْ سُكَٰرَىٰ
(Oh Croyants, n'accomplissez pas la prière alors que vous êtes en état d'ébriété)


   Si on s'arrête à ce niveau = يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ لَا تَقْرَبُوا۟ ٱلصَّلَوٰةَ , cela signifierait alors "Oh les Croyants, n'accomplissez pas la prière", ce qui est grave de dire ça car le sens serait incomplet. Cependant il est autorisé de s'arrêter à cet endroit SI CAS DE FORCE MAJEUR (EX: REPRENDRE SON SOUFFLE, TOUX, ETERNUEMENTS) ET A CONDITION DE REPRENDRE EN AMONT ET PAS JUSTE APRES !
   Par exemple, on peut s'arrêter à cet endroit en rouge = يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ لَا تَقْرَبُوا۟ ٱلصَّلَوٰةَ  puis de s'arrêter pour reprendre son souffle par exemple et de reprendre depuis لَا تَقْرَبُوا۟ ٱلصَّلَوٰةَ وَأَنتُمْ سُكَٰرَىٰ ce qui signifie "Oh les Croyants, n'accomplissez pas la prière", (arrêt), "n'accomplissez pas la prière alors que vous êtes en état d'ébriété"




                B) EXPLICATION DES SYMBOLES CONCERNANT L'ARRÊT DANS LE CORAN

   Pour faciliter la lecture en particulier pour les non-arabophones et savoir à quel endroit l'arrêt et la reprise sont autorisés ou non, les Savants ont mis en place un système de symboles dans le Saint Coran, dont voici les les détails:

(Mîm) = Arrêt obligatoire (pour préserver le sens général) / Exemple:



إِنَّمَا يَسْتَجِيبُ ٱلَّذِينَ يَسْمَعُونَ ۘ   وَٱلْمَوْتَىٰ يَبْعَثُهُمُ ٱللَّهُ ثُمَّ إِلَيْهِ يُرْجَعُونَ

"Seuls ceux qui entendent répondent à l'appel (de la foi). Et quant aux morts, Allah les ressuscitera ; puis ils Lui seront ramenés (Sourate 6 / Verset 36)"








(Lam) = Arrêt interdit (pour préserver le sens général) / Exemple:

وَجَعَلَ لَكُمُ ٱلسَّمْعَ وَٱلْأَبْصَٰرَ وَٱلْأَفْـِٔدَةَ ۙ    لَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ

"et vous a donné l'ouïe, les yeux et les cœurs (l'intelligence), afin que vous soyez reconnaissants (Sourate 16 / Verset 78)"









         (vient du mot Jaiz) qui signifie autorisé (donc arrêt ou enchaînement au choix) / Exemple:

ٱللَّهُ لَآ إِلَٰهَ إِلَّا هُوَ ٱلْحَىُّ ٱلْقَيُّومُ ۚ   لَا تَأْخُذُهُۥ سِنَةٌۭ وَلَا نَوْمٌۭ

"Allah ! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même : « al-Qayyoum. » Ni somnolence, ni sommeil ne Le saisissent. (Sourate 2 / Verset 255)"









   (vient des mots "alwaqfou-awla") qui signifient Arrêt recommandé / Exemple:

وَوَجَدُوا۟ مَا عَمِلُوا۟ حَاضِرًۭا   ۗ   وَلَا يَظْلِمُ رَبُّكَ أَحَدًۭا

"Et ils trouveront devant eux tout ce qu'ils ont œuvré. Et ton Seigneur ne fait du tort à personne (Sourate 18 / Verset 49)"








     (vient des mots alwaslou-awla) qui signifient Enchaînement recommandé / Exemple:

وَسِعَ كُرْسِيُّهُ ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَٱلْأَرْضَ ۖ   وَلَا يَـُٔودُهُۥ حِفْظُهُمَا

"Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. Son « Koursi » déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine (Sourate 2 / Verset 255)"








  =  symbole autorisant l'arrêt sur l'un des 2 mots au choix et non sur les 2 / Exemple:

ذَٰلِكَ ٱلْكِتَٰبُ لَا رَيْبَ ۛ  فِيهِ ۛ  هُدًۭى لِّلْمُتَّقِينَ

"C'est un Livre au sujet duquel il n'y a aucun doute, c'est un guide pour les pieux. (Sourate 2 / Verset 2)"



   CAS PARTICULIER:

 Le symbole suivant signifie court arrêt. En Tajwid, il est appelé "As-Sakt" qui veut dire "pause". Il est soit obligatoire, soit autorisé


       


 Le Sakt obligatoire se trouve uniquement à 4 endroits différents dans le Coran :
 Vous pouvez écouter comment on le prononce dans le menu Sourates. Cliquez sur la Sourate de votre choix et utilisez le lecteur audio.

Le Sakt autorisé se trouve uniquement à 2 endroits différents dans le Coran:






               8) La Rounna (sortie volontaire par la cavité nasale) / Règles ن et م

 
La Rounna est une grande composante des lettres Noun et Mîm, très présente dans le Tajwid. C'est le fait de faire sortir le son par la cavité nasale. Le son sort par le nez, via les narrines. Cela s'appelle le Nasillement et il est toujours égal à 2 temps. C'est une des fonctions des narrines que Dieu le Très Haut nous a donné pour lire et réciter le Coran.

  Il y a 2 lettres essentielles qui sont concernés par cette règle = le Noun et le Mîm.

  COMMENT PRATIQUER LE NASILLEMENT ?

  Pour le pratiquer, il faut faire sortir le son par le nez. Pendant ce temps, la bouche se met en position pour préparer la lettre qui suit. Lorsque le son de la cavité nasale a terminé ses 2 temps, la cavité buccale (la bouche) prononce la lettre suivante dans son intégralité.
  le nasillement peut se produire avant la prononciation de la lettre qui suit dans le cas de la règle IKHFA (Dissimulation)
  ou elle peut se produire presqu'en même temps que la prononciation de la lettre qui suit dans le cas de la règle IDRAM BI-ROUNNA (Fusion Partiel)



              RÈGLES DU NOUN SAKINA ET TANWIN

  Noun Sakina = C'est la lettre ن qui porte la voyelle neutre, représenté par cet accent  °
  Tanwin = Nounation, c-a-d la double vocalisation de la voyelle fatha ou kasra ou damma "AN" "IN" "OUN", représenté par cet accent "="

  Il existe 4 grandes catégories de la règle du Noun:
  -Al izhâr
  -Al idram
  -Al ikhfa
  -Al iqlab


           a) Al-Izhâr

 Cette règle consiste à prononcer la lettre "Noun" ou At-Tanwîn (en prononçant le "N" normalement), sans appliquer de nasillement volontaire, lorsque ce Noun ou ce Tanwîn est suivi d'une des 6 lettres de la gorge suivantes:

     غ  - ع  -  ه  -  أ  ح  خ  


   Exemple avec tanwin:



  Dans cettte exemple, nous avons le tanwin kasratan "in" (entouré en rouge) suivi de la lettre خ (surligné en jaune) qui fait partie des 6 lettres de la gorge. Dans ce cas, nous prononçons le "in" normalement sans appliquer volontairement le nasillement (Rounna) de 2 temps.




  Exemple avec Noun Sakina:

  


  Dans cettte exemple, nous avons le Noun Sakina (entouré en rouge) suivi de la lettre  أ  (surligné en jaune) qui fait partie des 6 lettres de la gorge. Dans ce cas, nous prononçons le "N" du Noun Sakina normalement, sans appliquer volontairement le nasillement (Rounna) de 2 temps.



          b) Al-Idrâm (la Fusion)
  Cette règle se divise en 2 catégories: La Fusion Totale (IDRAM BILA ROUNNA) et la Fusion Partielle (IDRAM BI-ROUNNA)



  -la Fusion Totale se fait avec les lettres ل et ر  => le Noun ou le Tanwin disparaissent et sont absorbés par les lettres ل et ر

  EXEMPLES:

    => le tanwin dammatan "OUN" (entouré en rouge) est absorbé par le Lâm (surligné en jaune). Dans ce cas, ce Lâm surligné en jaune est dédoublé et nous ne prononcerons pas cette phrase "FA WAYLUN LILMOUSSÄLLÎN", mais nous devons le prononcer "FA WAYLULLILMOUSSÄLLÎN"

 
       => le Noun Sakina (entouré en rouge) est absorbé par le Râ (surligné en jaune). Dans ce cas, ce Râ surligné en jaune est dédoublé et nous ne prononcerons pas cette phrase "MIN RAHÎQ", mais nous devons le prononcer "MIRRAHÎQ"




  -la Fusion Partielle se fait avec les lettres ي - و - م - ن

  EXEMPLE:

     => la lettre Noun Sakina (entouré en rouge) est suivie de la lettre YA (surligné en jaune). Dans ce cas, nous ne prononcerons pas cette phrase par "FA MAN YA'MAL", mais nous devons la prononcer "FAMAYYA'MAL" tout en appliquant le nasillement.
 



          c) Al-Qalb (La Substitution)
  La lettre Noun Sakina ou At-Tanwin se transforment en م (Mîm) lorsqu'ils sont suivis de la lettre ب (Ba), tout en appliquant le nasillement.   

  EXEMPLE:
 
  =>  la lettre Noun Sakina (entouré en rouge) est suivie de la lettre ب (Ba) (surligné en jaune). Dans ce cas, nous ne prononcerons pas cette phrase par "MIN BAYNI", mais nous devons la prononcer "MIMM BAYNI" tout en appliquant le nasillement.



           d) Al-Ikhfa (La Dissimulation)

  Cette règle consiste à dissimuler le nasillement par une des 15 autres dernières lettres qui composent la langue Arabe et qui ne font pas partie des règles Izhar, Idram ou Qalb.
  La dissimulation consiste à prononcer une de ces 15 lettres (sans appliquer de nasillement) et ce, après avoir prononcer le nasillement de Noun Sakina ou Tanwin.
  Nous prononçons le nasillement via la cavité nasale en 2 temps. Pendant ces 2 temps, la cavité buccale se met en position pour préparer la lettre suivante. Si la lettre suivante est emphatique, le nasillement doit être emphatique. Si la lettre suivante est amincie, le nasillement doit être amincie. Après ces 2 temps de nasillement, nous prononçons la lettre suivante en arrêtant le nasillement (contrairement à la règle idram partielle où le nasillement continue partiellement après avoir prononcé la lettre suivante.)






           
          9) Les traits distinctifs (Sifatul-Huruf) à caractère opposés

          a) Continuité de l'air = règles Al-Hams et Al-Jahr

  L'air doit sortir de la bouche lorsqu'il s'agit des 10 lettres suivantes, (pour les retenir plus facilement, il suffit de retenir la phrase "FAHATHAHOU CHAKHÇOUN SAKAT":

ف ح ث ه شخ ص س ك ت   

  Pour ces 10 lettres, nous devons entendre l'écoulement de l'air (ou du souffle). On parle alors de la règle Al-Hams

  Pour toutes les autres lettres restantes, on ne doit pas entendre l'écoulement de l'air. On parle alors de la règle Al-Jahr




         b) Continuité du son = règles Ash-Shiddah / Al-Bayniyyah / Ar-Rakhawah

  Le son des lettres doit durer plus ou moins longtemps selon chacun des cas.

  •   Ash-Shiddah = la durée du son de la lettre doit être rapide pour les lettres suivantes (pour les retenir plus facilement, il suffit de retenir la phrase "AJIDOU QATIN BAKAT"):
أ ج د ق ط ب ك ت  

  • Al-Bayniyyah = le son de la lettre doit durer moyennement (entre le rapide et le lent) pour les lettres suivantes (pour les retenir plus facilement, il suffit de retenir la phrase "LIN 'UMAR"):
ل نع م ر


  • Ar-Rakhawah = le son de la lettre doit durer longtemps pour les 16 lettres restantes de la langue Arabe



          c) Direction du son = règles Al-Isti'la et Al-Istifal

  Ce sont les règles qui définissent la direction prise par le son. Soit elle se dirige vers le palais, soit elle ne se dirige pas vers le palais. Dans le cas de l'emphatisation, le fond de la langue doit remonter en haut vers le palais pour réaliser un son d'ogre

  

  • Al-Isti'ala = c'est l'emphatisation pure et dure. Le fond de la langue doit toujours remonter au palais pour les 7 lettres suivantes:
خ ص ضغ  ط  ق ظ             

             Remarque = Ces 7 lettres sont toujours emphatiques sans exception !

  • Al-Istifal = Pour toutes autres les lettres alphabétiques restantes, certaines sont parfois emphatiques, parfois amincies, et certaines sont toujours amincies. Plus de détails ici



       d) Emprisonnement du son = règles Al-Itbaq et Al-Infitah

  • Al-Itbaq = Le son est comprimé entre la langue et le palais pour les 4 lettres suivantes:
ص ض  ط   ظ     
   
              Ces 4 lettres qui sont aussi isti'ala sont aussi à un taux très élevé d'emphatisation.

    Que veut dire "comprimé" ? => Cela veut dire que le son doit être enfermé par les organes de la bouche (ex: langue, palais) et ne doit pas sortir avant l'ouverture de ces organes.

  • Al-Infitah = Le son ne doit pas être comprimé pour les 25 lettres restantes

             

 
          10) Les traits distinctifs (Sifatul-Huruf) sans opposés

   Ce sont des règles à part entière qu'il est essentiel de connaitre. En voici quelques unes des plus importantes (La Rounna fait aussi partie des règles de ce chapitre, mais elle est tellement importante à connaitre que j'en ai fais un chapitre entier dessus):

        A) As-Safir (Le sifflement)

   C'est l'intensité du son qui doit siffler (attention à ne pas le transformer en Shaddah) pour les 3 lettres suivantes:

  س ص ز



       
        B) Al-Qalqalah (La vibration)

    Al-Qalqalah est la vibration de ces 5 lettres lorsqu'elles portent la voyelle Soukoun:

ﺏ ﺩ ﺝ ﻁ ﻕ

   Attention, il ne faut pas entendre vibration par tremblement. Les 2 organes d'articulation se séparent brusquement. Par exemple, pour prononcer le Qalqalah sur la lettre lorsqu'elle porte Soukoun, il faut séparer brusquement les 2 lèvres, tout en continuant le son. Par exemple "Ibrahim" va se prononcer "i beu rohim"
  
   Petite anecdote afin de comprendre le Qalqalah, pour certains d'entre nous, il nous arrive parfois d'entendre en bas de chez nous un de nos voisins appeler son ami pour descendre jouer avec lui:
   "OOOHH Daviiiiiideeuuu" pour appeler David
   "OOOOH Mohameeeeedeeuuuu" pour appeler Mohamed
   "OOOOHHH Rachiiiiiiideeuuuu" pour appeler Rachid
   "OOOOOH Boooobeeeuuu" pour appeler Bob
   "OOOOOH AbdelHaaaaaaaqeuu" pour appeler AbdelHaq
   "OOOOH Maaaaateuuu" pour appeler Matt
   "OOOH Al-Haaaaadjeuu" pour appeler Al-Hajj

  Je vous dirai que ces jeunes sont des experts en Qalqalah car ils le prononcent correctement sans en avoir forcément l'intention !

  Pour avoir un exemple audio du Qalqalah, vous pouvez écouter la récitation d'une Sourate de votre choix dans la section Sourates (en suivant bien les passages du Qalqalah représentés par les lettres bleu claires)


        C) At-Takrîr

   C'est le fait de faire vibrer le bout de la langue sur le milieu du palais pour prononcer la lettre ر (Râ).
   Pour les non-arabophones ayant du mal à prononcer cette lettre, le secret est de positionner le bout de la langue sur le milieu du palais et de faire vibrer le bout de la langue. Cela aura pour effet de taper naturellement le milieu du palais avec la vitesse de l'éclair.

   Cependant, dans les cas où cette lettre porte la Shaddah (dédoublement de la consonne), il ne faut pas abuser de cette vibration en prononçant: "RRRRRRR" comme une mitrailleuse ! Il faut donc VIBRER EN TAPANT UNE SEULE FOIS sur le palais et continuer à laisser la langue durant les 2 temps du Shaddah.


         D) Al-Lîn

   Ce sont des lettres de l'air qui concernent ces lettres: و  et  ي

   Lorsqu'une de ces 2 lettres portent la voyelle Soukoun "°" et sont précédés d'une lettre portant la voyelle fatha, alors cette lettre (و  ou  ي) possède 2 effets:
  1.  Elle se prononce alors une extrême douceur
  2.  À l'arrêt, elle est originalement de 2 temps, mais peut au choix aussi aller jusqu'à 4 temps, voire 6 temps (le fait de l'allonger mélodieusement de plus de 2 temps permet d'embellir la lecture)
 
   Exemples:



 
  Dans cette exemple, nous avons un cas de al-lîn ne survenant pas à l'arrêt, sa lettre و (entouré en vert) porte la voyelle Soukoun et la lettre précédente possède la voyelle Fatha (surligné en jaune). Elle possède donc une seule de ses attributs: Elle doit être prononcé de manière douce






  

     Dans cette exemple, nous avons un cas de al-lîn survenant à l'arrêt, sa lettre en orange و (souligné en rouge) porte la voyelle Soukoun (entouré en vert) et la lettre précédente possède la voyelle Fatha (surligné en jaune). Elle possède donc ses 2 attributs propres: la lettre en orange و (souligné en rouge) doit être prononcé de manière douce et peut aussi être prononcé en 2, ou 4, ou 6 temps.













          11) Prolongations et règles de l'allongement = Al Madd

   Il est extrêmement important de respecter les règles d'allongement dans le Coran, au risque de modifier le mot et de changer le sens de la Parole Divine, ce qui serait très grave, d'où le grand intérêt, voire l'obligation d'apprendre les techniques de la lecture du Coran.

        A) Al Madd Tabi'iy

    Il est composé d'une des 3 voyelles longues:    ا   و   ي 

    Il fait partie de la prolongation classique et sa durée d'allongement est de 2 temps.

    Exemple avec l'allongement   ا :

     

 
    Exemple avec l'allongement و :

   


    Exemple avec l'allongement ي :

  
 


      B) Al Madd Al-'iwad ( = remplacement)

   Il signifie "remplacement".
   La voyelle Tanwin Fathatan "=" est remplacé par la voyelle d'allongement  ا de 2 temps lorsqu'on s'arrête sur un mot, que ce soit la fin d'une phrase, ou la fin d'un verset.

   Exemple:

   

     VA DEVENIR

      si on décide de marquer un arrêt après ce verset (Verset n°6 issu de la Sourate 90 "Al-Balad")

  Nous voyons bien que la voyelle Tanwin Fathatan "=" s'est transformé en voyelle fatha avec son allongement de 2 temps, car ce mot se trouve en fin de verset et que nous avons marqué un arrêt (cette transformation est aussi valable si le tanwin fathatan se trouve en fin de phrase et que nous avons marqué un arrêt.)

  Si nous marquons un arrêt après ce verset, nous ne prononcerons donc pas ce verset par "YAQUULU AHLAKTU MAALALLOUBADAN", mais nous devrons le prononcer par "YAQUULU AHLAKTU MAALALLOUBADAA" avec son 2 temps.

  2 remarques à signaler:

 -Si nous décidons de ne pas marquer d'arrêt et d'enchaîner directement avec le verset suivant, le tanwin fathatan ne se transformera donc pas et on garde la voyelle "AN"
 -Cette règle est uniquement valable avec la voyelle "AN". Les autres voyelles tanwin "IN" "OUN" ne sont donc pas concernés par cette règle.


      C) Al-Wajibou-l-mouttasil et Al-Jaizou-l-mounfasil

   Sans vouloir faire de jeux de mot, ces règles Mouttasil et Mounfasil sont un des plus faciles !

   Il faut juste retenir que lorsque la lettre d'allongement est suivi d'un hamza (  أ ), que ce soit dans une phrase ou même dans un seul mot, elle est alors allongée à 4 ou 5 temps

   Exemples:

  

  

  

  

   
   Nous voyons bien que lorsque la voyelle d'allongement ( ا ou و  ou  ي ) précède un hamza (surligné en jaune), cette voyelle (qui est rose) prend un plus grand allongement du temps pour passer de 2 temps à 4 ou 5 temps.



      D) Al-Kalimiy

   Cette règle a une durée obligatoire de 6 temps

  Lorsque l'une de ces 2 voyelles d'allongement ( ا ou و ) est suivie d'une lettre possédant le Shaddah dans un même mot, cette voyelle d'allongement prend alors 6 temps.

  Exemple:

 

  Dans cette exemple, nous voyons que la voyelle d'allongement violet ( ا ) est suivie d'une lettre portant le Shaddah (surligné en jaune). Cette voyelle d'allongement violet ( ا ) est donc prolongé à 6 temps.


   Cas spécial uniquement pour la voyelle d'allongement alif:

   la voyelle d'allongement alif ( ا ) uniquement prend aussi 6 temps lorsque cette dernière est suivie d'une lettre portant As-Soukoun ( ° ) dans un même mot.

 

  ici, la voyelle d'allongement alif en violet est suivie d'une lettre portant As-Soukoun (surligné en jaune), donc cette voyelle d'allongement alif en violet est de 6 temps.

  Ce cas spécial ne s'applique qu'avec ce mot seulement et il n'est présent que 2 fois dans le Coran (Sourate 10 / versets 51 et 91).



     E) Al-Harfiy

  Dans certaines Sourates du Coran, le premier verset commence par un ensemble de lettres (exemples: Sourate 02 / Sourate 10 / Sourate 36...)

  Les voyelles d'allongement prononcés doivent donc être de 6 temps. Pour comprendre l'exemple, se reporter à l'une de ces Sourates ici en écoutant attentivement l'enregistrement audio du récitateur.
























  
         GLOSSAIRE / DÉFINITIONS:


  Dans cette partie, voici les mots clés pour comprendre ce grand chapitre de Tajwid. Les termes seront représentés avec une illustration munie d'un surlignage en jaune !



-Voyelle Fatha = C'est la voyelle "A" (il signifie "ouverture")

 







-Voyelle Fathatan = C'est la voyelle "AN" du Fatha en Tanwîn (le Tanwîn est la double voyelle)

 







-Voyelle Damma = C'est la voyelle "OU" (il signifie "joindre les lèvres")

 
 






-Voyelle Dammatan = C'est la voyelle "OUN" du Damma en Tanwîn (le Tanwîn est la double voyelle)

  







-Voyelle Kasra = C'est la voyelle "I" (il signifie "casser le lien entre les 2 lèvres")

  







-Voyelle Kasratan = C'est la voyelle "IN" du Kasra en Tanwîn (le Tanwîn est la double voyelle)

  






-Voyelle Haraka = Il désigne tout simplement soit la Fatha, soit la Damma, ou soit la Kasra.






-Voyelle Soukoun = C'est la voyelle neutre. Il signifie la quiétude, c'est le contraire du mouvement. Souvent il est invisible et n'est pas représenté, mais on peut aussi le trouver sous cette forme:

 
 





-Voyelle Shaddah = C'est le doublement de la consonne. La lettre se dédouble mais les voyelles sont le Soukoun + une Haraka (le résultat de cette addition donne une prolongation de la consonne en 2 temps):

Exemple:

   لَّ = لَ + لْ
 ici nous avons la consonne Lâm qui est doublé (l'un porte Soukoun et l'autre une Haraka).
Si on additionne les 2, le résultat est égal à la consonne Lâm muni de la voyelle Shaddah







- Emphatisation = il désigne l'état d'une lettre prononcée de manière grave, de telle sorte que le fond de la langue remonte au maximum au palais.

Les lettres qui sont toujours emphatiques sont les suivantes (cf règle isti'ala):

خ ص ضغ  ط  ق ظ

L'état d'emphatisation est le contraire de l'état d'amincissement.

Les lettres qui sont parfois emphatiques, parfois amincies sont  أ - ل - ر (plus de précisions ici)   

Tous les autres lettres restantes de l'alphabet sont toujours amincies






-Amincissement = c'est l'état contraire de l'emphatisation. Ses lettres sont douces et fines. Le fond de la langue reste baissé et elle ne remonte pas au palais. Par exemple la lettre  بَ  va se prononcer "baie" et pas "ba".


Voici un tableau récapitulatif qui permet de repérer les lettres toujours emphatiques, les lettres toujours amincies, et les lettres tantôt amincies, tantôt emphatiques selon certains cas:

Couleur Bleu = Emphatique

Couleur Saumon = Amincie

Couleur Noir = Parfois Emphatique, parfois amincie selon certains cas (pour plus de précision, voir ici )

    
أ خ ش غ ن
ب د ص ف ه
ت ذ ض ق و
ث ر ط ك ي
ج ز ظ ل
ح س ع م

































Annexe:

 En tajwid, il est essentiel de savoir lorsqu'une lettre est emphatique ou amincie ou lorsqu'elle est seulement emphatique ou seulement amincie. Nous avons vu que seul les 7 lettres de la règle Al-Isti'ala sont toujours emphatiques. Toutes les autres lettres en dehors de ceux sont toujours amincies, sauf 3 lettres qui sont parfois amincies, parfois emphatiques selon les cas: Alif; Lâm; Râ:

أ  ل ر        
            1 - Alif => quand doit-il être aminci ou emphatique ?
  Le Alif est nommé par les savants "la voyelle de l'air". Il est la voyelle de prolongation du fatha (voyelle A en phonétique). Si la lettre contenant le fatha est emphatique, ce alif est emphatique. Si la lettre contenant le fatha est amincie, ce alif est alors aminci.

Exemple:

     =>  la lettre  ض surlignée en jaune contenant la fatha est emphatique. Dans ce cas, le Alif en rose (qui est la voyelle de prolongation du fatha) doit être aussi emphatique.


  => la lettre ه surlignée en jaune contenant la fatha est amincie. Dans ce cas, le Alif entouré en rouge (qui est la voyelle de prolongation du fatha) doit être aussi amincie.


             2 - Lâm => quand doit-il être aminci ou emphatique ?

  Le Lâm est emphatique ou amincie selon les cas. En règle générale, le Lâm est toujours amincie, sauf s'il entre dans ces 2 critères:
  • il s'agit du mot "ALLAH" الله
  • il se trouve après un fatha ou un damma
Si ces 2 critères sont réunies, alors le Lâm est emphatique.


             3 - Râ => quand doit-il être aminci ou emphatique ?

  La règle de l'emphatisation ou de l'amincissement du Râ selon les cas est la plus complexe des 3 lettres Alif / Lâm / Râ.
  Mais nous n'allons pas rentrer dans les détails. Pour simplifier et retenir la règle au maximum, il faut retenir les 4 règle d'or où le Râ est obligatoirement amincie:


  -Le Râ porte la voyelle Kasra.   
Exemple =    (La lettre Râ surlignée en jaune est obligatoirement amincie car elle porte la voyelle Kasra.)






  -le Râ porte la voyelle soucoun (ou kasra) + la lettre d'avant est le Ya.   
Exemple = (la lettre Râ surlignée en jaune est obligatoirement amincie car d'une part elle porte Kasra ou Soucoun et d'autre part, la lettre d'avant est le YA)






  -Le Râ porte soucoun + la lettre d'avant porte la voyelle Kasra.  
Exemple = (la lettre Râ surlignée en jaune est obligatoirement amincie car d'une part elle porte Soucoun et d'autre part, la lettre d'avant porte la voyelle Kasra).






  -Le Râ porte une voyelle autre que fatha et l'avant dernière lettre est amincie.  
Exemple =  (la lettre Râ surlignée en jaune est obligatoirement amincie car d'une part elle porte une voyelle autre que fatha et d'autre part, l'avant dernière lettre (entouré en rouge) est amincie).


  En dehors de ces 4 règles d'or, nous pouvons considérer que la lettre Râ est EMPHATIQUE et nous pouvons le prononcer de manière emphatique.

  Cependant, pour les personnes désirant enseigner le Tajwid, il est necessaire qu'ils maitrisent la règle de l'emphatisation / amincissement du Râ dans les moindres détails pour pouvoir corriger correctement les récitants.

 











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